Quarantième anniversaire du Grand Prix Ski-Doo de Valcourt
Après un vendredi sans ovale pour cause de pluie, le soleil a revigoré l’événement samedi. Les estrades et les paddocks se sont remplis comme jamais pour donner au Grand Prix le succès qu’il mérite.
Deux années sans GPSV, c’est beaucoup. Le public avait hâte de retrouver ce qui fait le charme de la compétition : Un flot incessant de courses diverses et variées que l’on reconnait, (même si on fait la queue pour acheter sa poutine), grâce à la signature sonore de chaque type de véhicule :
- Aigue comme une abeille pour les Ski-Doo qui tournent sur l’ovale avec leur moteur deux temps.
- Tout aussi aigue pour les snocross, mais avec des interruptions quand les machines sautent et atterrissent sur le circuit MX.
- Grave pour les motos 450 4 temps, auxquelles viennent se greffer quelques motos deux-temps des années 90.
- Caverneuse pour les quads surpuissants et surdéveloppés qui essaient de garder les quatre roues griffées sur la glace.
Il y a aussi les têtes d’affiches qu’on veut voir. Sur l’ovale, c’était Sabrina Blanchet, nouvellement auréolée de son titre de championne du monde Eagle River Vintage Derby !
Mais il y a une relation amour / haine entre Sabrina et l’ovale de Valcourt dans la catégorie reine Pro-Champ. Sabrina fait tout ce qu’elle doit faire. Elle réalise des courses magnifiques, des qualifications victorieuses. Ce dimanche, elle gagne 2 qualifications et elle se place en deuxième position sur la grille de départ.
Le départ ne se déroule pas très bien. Elle est coincée entre deux motoneiges et elle voit les autres s’évader. Elle est 7ème au premier tour, mais elle part à la chasse. Elle fait corps avec son Ski-Doo, le casque dans le guidon. On la reconnait avec sa tresse qui vole au vent. Elle utilise la puissance de son moteur pour doubler ses concurrents en ligne droite, et elle se sert de son expérience pour trouver la trajectoire qui fait la différence dans les courbes.
Inexorablement Sabrina remonte. Elle est 4ème, aux trousses de Dale Dingman, quand elle lève la main dans la ligne droite devant les estrades. De la fumée blanche sort du capot moteur. Sabrina se range sur le bord de la piste et s’éloigne du véhicule, la tête basse. Elle est trahie par la mécanique, une simple courroie qui brise son rêve, encore une fois à Valcourt. Mais elle va revenir. La petite fille de Gaston Ferland n’a plus grand-chose à prouver. Si ! Gagner Valcourt en Pro-Champ. C’est déjà son objectif et on lui donne rendez-vous l’an prochain pour qu’elle devienne la Seigneure de l’anneau !
Et cette course ne doit pas faire oublier la victoire sans conteste de la jeune drumondvilloise dans la classe SuperMod 440, celle où elle est championne du monde, la première femme de l’histoire à obtenir cette distinction.
Pour revenir au Pro champ, le grand vainqueur est Blaine Stephenson de St-Cloud MN qui obtient sa première victoire ici et un titre de champion du monde.
Chez les Pro Formula 500, Nicolas Poudrier #16 se classe premier et ramène fièrement son trophée au Lac Saint-Jean, où il course habituellement dans la série CVM.
En Formula III, la bataille des titans a été remportée par Matt Goede devant Van Dolder et Tom Olson.
Sur le circuit Snocross pendant ce temps, la bataille faisait rage dans une neige très lourde
Dans la finale Pro dimanche, Elias Ishoel, le norvégien qui est en tête de la série Pro Isoc s’était échappé. Derrière Francis Pelletier de l’équipe Warnert racing se battait contre Hunter Patenaude, un autre pro de la série Isoc.
Jordan Lebel s’était fait surclasser car il court habituellement en Pro-Lite en Isoc. Il est d’ailleurs invaincu depuis le début de la saison dernière, et il a déjà gagné les 6 courses de cette année aux USA. Il aurait pu aller chercher une victoire plus probable en Pro-Lite, mais il a préféré se mesurer dans la classe reine.
À 18 ans le pilote de Chicoutimi n’a pas froid aux yeux et il se caractérise par une volonté affirmée et une régularité sans faille qui le poussent vers son objectif ultime : le titre ISOC pro. À 18 ans, il a encore du temps pour réaliser ses rêves.
Au départ de la finale, Lebel ne prend pas le meilleur départ et il se retrouve en 5ème position, premier Pro-Lite derrière quatre pros, Hunter Patenaude, Logan Christian, Francis Pelletier et le meneur Elias Ishoel. Celui-ci est en tête et il domine bien son sujet.
Francis Pelletier, le collègue des Lebel chez Warnert Racing est derrière, avec les deux autres pros.
Jordan, de sa cinquième place, augmente la cadence. Il double un par un les deux pros, avec une belle attitude. Dans les sauts, il s’élance plus haut et plus loin. Il est impressionnant de technique et de précision dans les courbes. Il trouve toujours la bonne trajectoire.
À l’arrivée, Elias Ishoel monte sur la plus haute marche du podium. Francis Pelletier termine deuxième après une belle bataille contre ses collègues de l’Isoc et enfin Jordan Lebel complète le podium en 3ème position devant Hunter Patenaude. Les québécois Théo Poirier et Emeric Legendre-Perron se placent respectivement 6ème et 7ème de cette course relevée !
En Open Women le dimanche, même si les transpondeurs ne fonctionnaient pas bien, Naeli Lebel prenait la première place de la course avec une belle avance. Naeli est la sœur de Jordan et Dylan, et elle est également membre de l’équipe Warnert Racing.
De son côté, Dylan Lebel, 14 ans, s’adjugeait la victoire de la finale Sport devant Trent Weir et Jacob Begin.
Mais il n’était pas le plus jeune du plateau, cet honneur revenait à Charlie Buteau, la fille de Mathieu Buteau, qui co-sanctionnait la partie Snocross avec l’association SCMX. Du haut de ses dix ans, celle-ci s’est honorablement classée à Valcourt dans la classe 200 cc. La finale a été remportée par Jacob Belzile, le fils de Simon Belzile qui officie au service racing de BRP.
Dans la classe Pro-Lite, on notera la troisième place de Nathan Mailloux, et la victoire du trifluvien Maxime Bellerive dans la catégorie Vet+30, suivi de Jean-Sébastien Coté et Justin Gaudet.
La prochaine course du championnat SCMX se déroulera le 25 février 2023 avec le Grand Prix Snocross Shawinigan.
Il y avait du sang nouveau à l’organisation du GPSV avec le nouveau DG, Guillaume Cayer-Richard, avec Dave Parizo aux communications et toujours Laurence Renaud-Langevin au Marketing (on ne citera pas tout le monde, il y a plus de trois cents bénévoles).
Cela a apporté une des meilleures éditions des dernières années et c’est porteur d’espoir pour les futures éditions de cet événement quadragénaire et toujours aussi dynamique.
Photos: Claude Prud’homme, Studio 17
