Procéder à la sélection de la motoneige de son choix parmi plus de 50 modèles disponibles chez le manufacturier de Valcourt n’est pas une mince tâche. D’un autre côté, si nous effectuons une réflexion approfondie sur nos préférences et l’utilisation que nous allons faire avec cette motoneige, il est possible de faire l’achat du véhicule qui rencontrera exactement nos exigences et nos désirs.
Le constructeur Ski-Doo s’efforce de concevoir des motoneiges pour tout un chacun qui veut dominer les espaces enneigés de la façon dont il le désire. Autant au niveau de la motorisation que de la longueur de la chenille, chaque spécification de chaque motoneige permet d’exercer notre activité le plus aisément possible.
La gamme Renegade
BRP offre ses motoneiges sous 9 catégories selon une vocation et une spécialité pour chacune d’elles. Parmi celles-ci, la gamme Renegade est bien établie depuis plusieurs années et ne requiert presque plus de présentation pour 2020. Quelques sous-catégories y figurent pour permettre un éventail disponible pour les motoneigistes. Cependant, un point en commun culmine: une chenille d’une longueur de 137 pouces. Cette taille de la chenille permet d’attaquer les sentiers avec agilité, les passages difficiles et cahoteux autant que les espaces inexplorés, mais avec une légère retenue par contre. Soyons honnête, la gamme Renegade peut se tirer d’affaire en hors-sentier, mais ne pourra pas rivaliser avec la catégorie Freestyle ou Summit dans des situations plus extrêmes. C’est la raison pour laquelle nous pouvons la qualifier de motoneige hybride, mais avec une préférence majoritairement pour les sentiers entretenus.
Enduro 900 ACE turbo
Parmi les motoneiges qu’il nous a été permis de mettre à l’essai lors de l’hiver 2020, nous retrouvons la Renegade Enduro 900 ACE turbo. Même si elle figure depuis 5 ans au catalogue chez BRP, la nomination Enduro n’est peut-être pas familière encore pour tous les motoneigistes et elle pourrait porter légèrement à confusion sur son interprétation. Nous pourrions penser à tort que ce nom serait rattaché à des attributs reliés à la course ou toute autre épreuve d’endurance. Nous aimerions rectifier le tir si, au premier regard, votre raisonnement est allé dans ce sens. Cette appellation remplace la nomination GSX désormais célèbre chez le constructeur BRP utilisé bon nombre d’années. Pour les habitués, vous conviendrez que l’ancienne désignation était plutôt reliée à une vocation tourisme de luxe pour les sentiers. Dans ce cas-ci, rien n’est changé mis à part le patronyme qui la désigne.
La sous-catégorie Enduro se distingue plutôt dans une vocation « touring deluxe » en solitaire. Dans sa configuration initiale, nous retrouvons une motoneige équipée de toutes les spécifications pour affronter plusieurs centaines de kilomètres quotidiennement. Son confort a fait sa renommée par le passé et cette année est une suite logique à cette réputation déjà très enviable.
Introduit l’année dernière dans sa présentation actuelle, le BRP Enduro 900 ACE turbo revient en 2020 avec seulement un changement majeur. BRP a procédé à l’amélioration de ses cadrans numériques ACL et notre modèle à l’essai n’a pas fait exception. Disponible dans une configuration de 4,5 pouces sur certains modèles d’entrée de gamme, un cadran allongé de 7,2 pouces est tout indiqué pour équiper ce modèle de luxe. Un commutateur installé sur la poignée de gauche permet une permutation rapide des différentes fonctions disponibles. Ce nouveau cadran digital nous a grandement charmés et nous semblons remarquer que sa réponse est plus rapide que l’ancienne version pour une saisie des informations en temps réel. Sa lecture est facilitée même qu’il nous a fallu un moment d’adaptation lorsque nous avons pris possession de cette motoneige en début de saison. Au fil des kilomètres, nous avons également remarqué une meilleure lisibilité autant en position assise que debout. Personnellement, j’aurais souhaité pouvoir personnaliser la couleur du fond d’écran. Peut-être que les concepteurs liront cette recommandation et que cette variante sera disponible pour les années à venir, qui sait?
Une motorisation qui réveille les sens!
BRP utilise son fameux moteur ACE à plusieurs applications dans ses véhicules de loisirs. Ce 3 cylindres a déjà fait ses preuves et il a la faculté de me faire dresser le poil sur les bras à chaque fois que j’actionne l’accélérateur. À vrai dire, la dernière fois que j’ai vécu autant de frissons lors de l’audition d’un système d’échappement, c’était il y a plus de 2 décennies lors de l’introduction des moteurs 3 cylindres dans les châssis CK3 chez BRP dans la fin des années 90. Il faut également mentionner que le niveau de décibel manifesté par le 900 ACE turbo est relativement bas. Il pourrait se comparer à un ronronnement doux et agréable à l’ouïe.
Le moteur 900 ACE turbo qui équipe notre motoneige d’essai a été introduit l’année dernière par BRP. Ce fut une énorme surprise, mais également une grande exaltation de notre part. Cette motorisation est le premier moteur à 4 temps turbocompressé chez BRP. Il était temps, diront certains, et nous sommes du nombre. Nous étions plusieurs à espérer par le passé un moteur turbo de série pour les défunts 1200 4-tec qui n’était malheureusement jamais venu. Nos prières au Saint-Joseph-Armand ont porté ses fruits et nous pouvons maintenant profiter du résultat de nos invocations.
Néanmoins, les chiffres avancés par ses concepteurs en ce qui a trait à la puissance du 900 ACE turbo sont de 150hp. Nous étions plusieurs à ce moment à nous poser la même question: pourquoi un chiffre si conservateur? La réponse de BRP à cette interrogation fut qu’ils avaient évalué le bassin d’acheteur potentiel pour un type de motoneige équipé de ce moteur et que cette puissance rejoignait la majorité de ceux-ci. Nous pouvons cependant vous mettre en garde, le chiffre avancé semble plutôt en dessous de la réalité, la puissance et les reprises donnent l’impression d’être supérieur. Dans les faits, l’embrayage est actionné à très bas régime et procure de bonnes accélérations.
N’allez cependant pas croire que les concepteurs du 900 ACE ont seulement ajouté une turbine pour ajouter de l’air compressé pour accroître sa puissance. Vingt-quatre modifications ont été apportées comparativement à la version atmosphérique: des pistons avec une compression moins élevée, des bielles plus résistantes, un vilebrequin incluant des paliers plus larges pour une connexion avec les bielles, une pompe à l’huile et une pompe à l’eau plus performante, et bien plus. Le turbo compact a une réponse très rapide, installé très près du collecteur d’échappement, il atteint une révolution de 200 000 tr/min procurant environ 12 lb de boost. C’est une partie des améliorations qui ont été apportées pour supporter les 55ch supplémentaires comparativement à la version 900 ACE originale à aspiration naturelle.
Le système d’accélérateur intelligent (ITC) contrôlé électroniquement offre 3 modes de conduite et permet de personnaliser le comportement du BRP Enduro 900 ACE Turbo. Le mode ECO procure des accélérations progressives et il est tout indiqué pour les débutants dans l’activité motoneigiste. Sa réceptivité est relativement réservée, mais elle n’enlève en rien le degré de plaisir à cette motoneige de sentier. Le mode STANDARD, celui que je préfère, pourrait avoir le qualificatif « d’explosif ». Chaque poussée des gaz est sans équivoque et demande d’être bien agrippée pour ne pas perdre le contrôle de ce bolide. C’est ce mode avec lequel j’ai roulé à 95% du temps, car j’estimais qu’il était celui qui correspondait en tout point à mes habitudes de motoneigiste. Le dernier et non le moindre, et le mode SPORT pourrait être qualifié de « déchaîné ». Il exploite le plein potentiel du moteur turbocompressé et il est réservé, selon moi, aux plus aguerris.
Des skis uniques
Les concepteurs de BRP ont équipé l’Enduro 900 ACE Turbo 2020 des skis Pilot TS. Ces skis permettent une hauteur réglable de la lisse par le simple mouvement rotatif de la poignée. Cette adaptation procure le mordant nécessaire selon les conditions de sentier et le style de conduite voulu.
Comparativement à l’année dernière, on nous mentionne un prolongement de la portion avant du ski (7 à 8 mm) qui possède maintenant une longueur semblable à la section arrière et qui procure conséquemment une amélioration de la précision de conduite.
Un châssis bénéficiant d’une suite logique
Lorsque BRP avait introduit le châssis REV en 2003, il avait bouleversé tout ce qui était établi dès lors chez tous les manufacturiers confondus. Une position plus relevée et avancée était les principes de base de cette nouvelle configuration et ce changement que nous pouvons mentionnés d’innovateur. Auparavant, nous étions habitués à une position de conduite basse et un centre de gravité qui l’était tout autant. Ces motoneiges d’autrefois nous permettaient d’attaquer les virages rapidement dans l’angle voulu avec la simple action du frein pour un glissement parfait de la chenille. Les plus aguerris appréciaient ces techniques, mais ce compromis devait sacrifier par le fait même le confort.
Depuis déjà 4 ans, nous avons maintenant ce qui pourrait être le meilleur châssis de motoneige disponible sur le marché. L’orientation vers l’avant du GEN4 lorsque nous avons les pieds bien ancrés et les mains bien fixées aux guidons, nous rappelle une position plus familière en moto ou en quad. Cette disposition nous permet de nous relever pour absorber les imperfections des sentiers pour une meilleure absorption des contrecoups. Si vous avez abandonné l’activité de la motoneige lors des 20 dernières années, vous aurez un choc lorsque vous prendrez place à bord d’une motoneige Ski-doo comme le BRP Enduro que nous avons en notre possession lors de l’hiver 2020. Cependant, au fil des kilomètres, c’est à ce moment que nous apprécions tout le travail qui a été accompli depuis 2003.
Le Châssis GEN4 pour les moteurs 4 temps a cependant une variante comparativement à ceux équipés du 2 temps. Ce moteur un peu plus volumineux demande des panneaux de carrosserie légèrement plus large à l’avant que l’on appelle le design élargi. Le capot a également des ouvertures pour permettre l’accès à l’air pour un refroidissement de l’intercooler et du turbo.
La version Enduro que nous possédons bénéficie d’un pare-brise moyen d’une hauteur de 17 pouces exclue de protège-mains aux guidons. Nous estimons que ce pare-brise est le compromis idéal entre le côté sportif et tourisme. Il offre la protection voulue lors des différentes conditions que nous offre notre saison hivernale. La seule option que nous avons ajoutée, pour être légales en sentier fédéré, ce sont des rétroviseurs BRP. Prenez-en bien note, car cela pourrait être un argument si ce modèle vous intéresse, lors de la négociation de votre prochaine motoneige. Prenez également note que, par souci d’environnement, BRP ne fournit pas de guide d’installation lors de l’achat d’accessoires pour tout simplement être écoresponsable. Ces instructions sont cependant disponibles sur le site www.instruction.brp.com pour une consultation dans la langue voulue.
Ce châssis a également été développé pour une centralisation des masses. Les concepteurs ont pris soin de positionner toutes les composantes de la motoneige pour un poids similaires autant à gauche qu’à droite. Même la batterie, qui a un poids qui n’est pas négligeable, est située sur le tunnel à l’extrémité du siège pour une meilleure répartition de la masse. Tout cela se solde en une motoneige bien balancée pour une conduite très agréable.
Rouler comme sur un nuage!
Cette analogie pourrait certainement faire référence à la surface enneigée où nous avons l’habitude de circuler. Par contre, je voudrais également faire allusion à la suspension arrière pneumatique ajustable à 5 positions. Saviez-vous que BRP avait été le premier manufacturier à équiper ses motoneiges d’une suspension à air réglable en 1998? Cette tradition dure depuis plus de 2 décennies déjà pour modifier l’amortissement arrière de certains modèles selon les préférences de chacun ou selon les conditions de sentier.
Alors, rien de mieux que de posséder une suspension ajustable à l’aide d’un commutateur au guidon tout en roulant sans avoir à effectuer un arrêt ni l’aide d’un outil. Le résultat est tout à fait génial, il nous amène au nirvana et est digne d’une motoneige qui s’harmonise allégrement selon l’indice de confort souhaité.
La traction est assurée par une chenille de 137 pouces ICE RIPPER XT et cramponné (clous) d’origine. Les nombreux changements de température durant les saisons hivernales font en sorte de créer des surfaces glacées à bon nombre d’endroits. Cette chenille nous a donné la confiance de garder le cap lors des sentiers sinueux à notre plus grand enchantement. Elle n’évitera certainement pas les dérapages, mais elle procure cette petite addition non négligeable pour avoir la propulsion adéquate en montée.
Je m’en voudrais de passer sous silence le siège chauffant de série. Celui-ci, estampé ENDURO en grosses lettres, permet, à l’instar des poignées et du pouce d’accélérateur chauffant, un confort inégalé, peu importe les conditions hivernales. Il procure une chaleur constante sans être extrême, il est digne des véhicules automobiles de grand luxe.
En résumé, il existe autant de types de motoneigistes qu’il a de motoneiges. Cependant, si à la lecture de ce compte-rendu, ce véhicule semble convenir à votre modèle de randonneur, n’hésitez pas à considérer sa possession et vous ne serez tout simplement pas déçu de votre choix.