Pour ceux qui suivent le marché de la motoneige d’occasion, il est pratiquement impossible de ne pas avoir remarqué l’ascension du prix de celle-ci. On remarquera que la tendance est générale. Cependant, elle est incroyablement marquée sur la première et deuxième génération de ce coureur des bois. Alors, penchons-nous sur l’évolution, l’analyse, l’essai ainsi que la provenance de cette ruée envers ce Tundra.
Un peu d’histoire
À l’époque, la motoneige de petite cylindrée que Bombardier commercialisait était l’Élan. Cette motoneige très agile dans les boisées avait cependant la fâcheuse tendance d’être instable. La lubrification du moteur s’effectuait par l’utilisation d’une essence prémélangée à de l’huile. Honnêtement, le Ski-Doo Élan avait fait son temps. Bombardier a commercialisé l’Élan de 1971 à 1996. Le Tundra a partagé le marché avec l’Élan pendant 11 ans.
En 1985, le Citation Tundra a fait son arrivée dans la grande famille de Ski-Doo. Il est propulsé par un moteur à deux temps d’un cylindre de 248 cm cubes. Ce Tundra utilise une pompe d’injection d’huile afin de lubrifier son moteur. La chenille qui équipe cette motoneige a une largeur de 15 pouces et une longueur de 124 pouces. La suspension avant se compose de vulgaires lames de suspension montées directement aux patins. Étant une motoneige de base, son bas prix la rendait accessible. Son seul vrai compétiteur était le Yamaha Bravo.
En 1986, Ski-Doo laisse tomber le nom Citation et renomme ce coureur des bois Tundra. Au fil du temps, cette perle rare devient le Tundra II, le Tundra II LT et le Tundra R. La suspension avant passera de simples lames à une suspension télescopique encore utilisée aujourd’hui. La chenille courte sera abandonnée au profit d’une nouvelle de 139 pouces. Pour ce qui concerne le moteur, il sera remplacé par un de 268,7 cm cubes. La marche arrière électronique ainsi que les poignées chauffantes feront également partie des ajouts au fil des années dans les deux premières générations.
En 2006, le Tundra a fait peau neuve. Il n’a malheureusement pas été si bien accueilli. Le moteur légèrement gonflé et la nouvelle configuration de châssis n’étaient pas parfaits, mais tout de même bien. Le point négatif était principalement les bras de suspension avant. Ces bras de suspension entassaient la neige devant la motoneige et empêchaient celle-ci d’avancer dans la neige profonde. En 2010, Ski-Doo a bien réagi et des améliorations marquantes ont réajusté la motoneige aux attentes de la clientèle.
Essai et analyse
Le Tundra qui a servi de sujet d’analyse est un 2003. Il cadre exactement dans la génération tant convoitée. Son état mécanique et esthétique est acceptable pour l’année. L’utilisation que le propriétaire en fait est principalement pour divertir la famille ou encore pour se rendre au camp en forêt.
La mise en marche du moteur est simple, mais demande une certaine connaissance mécanique. Ça commence avec un, deux, mais pas trois coups de « primer ». Mais s’il fait plus froid on y va avec trois. Déjà, on se rappelle à quel point l’alimentation d’essence par injection nous gâte. Ensuite, un simple coup de corde et le moteur est en marche.
Pour ce qui est de la vocation du Tundra, il n’est surtout pas une motoneige de sentier, mais plutôt utilitaire. La conception légère et étroite de cette monture rend son utilisation en forêt conviviale. La randonnée de même que la trappe cadrent en toute pièce avec celle-ci. Pour un moteur de petite cylindré, sa capacité à tirer un traîneau est impressionnante. Il transporte aisément vos bagages ou encore votre bois de chauffage. Au chalet, il suffira à la tâche.
Sur le plan mécanique, il n’y a rien d’extravagant. Oubliez les sensations fortes issues de grande performance. En revanche, la réputation à propos de sa fiabilité est bien réelle. En cas de bris, même au moteur, la réparation sera probablement simple et peu couteuse. Par conséquent, en raison de l’âge, l’acquisition de certaines pièces se fait plus difficilement.
Le prisé Tundra
Il n’est pas rare de voir un Tundra 2000 se vendre 5 000 $ et même jusqu’à 7 500 $. Nous voici donc avec un prix plus élevé que lorsqu’il était neuf. Que se passe-t-il ? Il est évident que la demande et l’offre en sont la source, mais pourquoi le Tundra ? Premièrement, on remarque une tendance aux vintages depuis quelques années. La simplicité mécanique, le peu de consommation d’essence ou encore le renouement avec l’accès facile à la forêt sont possiblement quelques-unes des raisons attractives à ce modèle. Pour ce qui est de la pandémie, elle a probablement joué un rôle dans ce fléau. La rareté des motoneiges neuves a-t-elle un lien ? Malheureusement, je n’ai pas de réponse précise.
En conclusion, cette motoneige permet de s’amuser autour de la maison ou du chalet sans devoir répondre aux obligations financières d’une motoneige de grand format. C’est peut-être simplement un retour aux sources. En 2021, le Tundra est toujours bien présent avec une incroyable capacité de flottaison. Il est certain que le prix n’est plus le même, mais la motoneige non plus n’est plus la même. Elle a profité de merveilleuses améliorations dignes du principe Kaizen. Cette dernière génération laissera-t-elle son empreinte dans l’histoire comme l’a fait son ancêtre ? L’avenir nous le dira!