On doit se l’avouer et s’y préparer, l’avenir de la motoneige électrique est à nos portes et beaucoup plus qu’on ne le pense. Ainsi, c’est un nouvel acteur dans l’industrie qui a commencé la danse. Cette compagnie est intégralement québécoise : je vous présente Taïga Motors.
Historique de Taïga Motors
Un peu d’histoire sur Taïga Motors, une compagnie purement québécoise qui risque de faire tourner bien des têtes en sentier. Taïga Motors a été fondé en septembre 2015 par trois associés : Samuel Bruneau, Paul Achard et Gabriel Bernatchez. Leur mission est de révolutionner l’industrie des sports motorisés avec des véhicules électriques. Le siège social est situé à Montréal. Et il optimise sa capacité de production pour le moment. Également, le fabricant prévoit sous peu la construction d’une usine de production à Shawinigan.
Un regard sur la machine
La motoneige Nomad est un véritable bourreau de travail. Il s’agit d’une motoneige utilitaire biplace à empattement large, parfaite pour le travail ou l’exploration des sentiers. Elle a été conçue entièrement ici au Québec et je dois l’avouer, son apparence est des plus accrocheuses. Le Centre du Sport Lac-St-Jean et Taïga m’ont invité pour aller les rejoindre au Valinouët pour une journée d’essai.
J’ai accepté illico presto, car pour nous Passion Motoneige, c’était notre premier contact avec cette motoneige 100 % électrique. Il y avait quatre exemplaires Nomad Performance, 90 kW de 120 chevaux-vapeur à notre disponibilité. Robert Putnam, le responsable en développement chez Taïga Motors, nous explique divers points importants de la Nomad. Entre autres qu’elle est propulsée par une courroie directe sur l’arbre d’entraînement. Donc, il n’y a pas de transmission CVT. Taïga prévoit que cette courroie durera la vie de la motoneige; assez impressionnant! Seul le temps nous dira si cette affirmation est réaliste.
La technologie de la batterie
Pourvue de connecteurs standards J1772, la Nomad se recharge facilement peu importe les conditions extérieures. Avec des recharges standards de niveau 1 et 2 et en option un niveau 3, elle s’intégrera parfaitement au réseau pour véhicules automobiles électriques en place. À titre d’exemple pour le niveau 1, une prise 110 V standard de maison, la recharge prend douze heures pour une charge à 100 %. Pour le niveau 2 de type résidentiel et commercial 220 V, allouez 3,5 heures. Si vous optez pour l’option du niveau 3 DC Fast Charge, là, on parle de quarante minutes pour 80 %. Comptez trente minutes de plus pour avoir une pleine charge. L’autonomie estimée de la Nomad est de cent kilomètres. Et ce, selon les conditions extérieures et notre conduite.
La technologie au bout des doigts sur votre cellulaire
La fine pointe de la technologie est présente sur la Nomad et contrôlée en tout temps à l’aide du téléphone intelligent. Vous êtes en mesure de faire des mises à jour des programmations de la motoneige via vos cellulaires avec une application téléchargeable sur IOS ou Androïd.
Vous pourrez contrôler les différents modes de conduite, vérifier l’état de la batterie, localiser l’endroit exact de votre emplacement. Aussi, vous pourrez contrôler les trois modes de conduite via l’application Taïga et encore beaucoup plus. Le tout se fera soit par Wi-Fi/Bluetooth ou via réseau cellulaire selon votre emplacement. Du côté entretien de la Taïga, certains travaux de maintenance peuvent être réalisés à partir d’une simple mise à jour du logiciel.
La puissance électrique de la motorisation
Le groupe motopropulseur de Taïga est particulièrement conçu pour les activités hivernales, fonctionner de manière fiable à des températures extrêmes et résister aux pires conditions. On retrouve sur la motoneige des batteries au lithium-ion de qualité automobile, un moteur-ondulateur combiné à l’unité Motrice Taïga. Le système de gestion exclusif de Taïga et la cartographie moteur associée contribuent tous à un groupe motopropulseur efficace et performant.
Tout cela donne à la motoneige une puissante poussée de propulsion en avant. En regroupant le moteur et l’ondulateur en un seul élément, cela permet d’économiser de l’espace et de réduire le poids de la motoneige. La conception en boucle fermée avancée du groupe motopropulseur et l’unité de traction à entraînement direct utilisent moins de pièces mobiles qu’un moteur alimenté par essence. Chose intéressante lors de nos déplacements, il y a même un régénérateur d’énergie qui recharge la batterie en descendant une pente. Ce qu’on perçoit comme étant un frein moteur est en fait la récupération de cette énergie pour l’envoyer à la batterie.
Nos impressions de conduite
Passons aux choses sérieuses et parlons de nos impressions lors de cette journée d’essai avec le Centre du Sport et Taïga.
Première constatation, on remarque une motoneige de belle conception avec des composantes d’assemblage de qualité pour un aspect de robustesse. En prenant place sur le siège du conducteur, la position de conduite est bonne et les commandes sont facilement accessibles. Ce qui frappe le plus lorsqu’on appuie sur l’accélérateur est l’absence de bruit tel qu’on le connaît sur une motoneige conventionnelle. La seule chose que l’on distingue en accélérant est un léger sifflement du moteur électrique. L’accélération est vive et directe, la puissance est transmise directement à la chenille au moindre toucher de l’accélérateur. Notre parcours d’essai est d’environ dix kilomètres et se compose de lignes droites, de courbes et d’une bonne pente ascendante d’une montagne.
Je remarque un léger louvoiement de gauche à droite en roulant. Probablement causé par l’état des sentiers ou l’usure des lisses. Difficile à cerner, seul un essai long terme répondra à cette question. La Nomad dévore les sentiers avec une belle compétence. Elle se contrôle facilement dans les courbes. De plus, elle réagit rapidement quand on a besoin de puissance, comme dans une bonne pente abrupte.
La suspension travaillait bien en sentier et absorbait bien les contrecoups tout le long de notre parcours. Notre modèle d’essai était équipé des amortisseurs Elka Stage 3 livrables en option lors de l’achat. Le rayon de braquage est long lorsque l’on doit rebrousser chemin.
Un poste de conduite convivial
Le centre de contrôle via le tableau de bord déborde d’informations précises et donne accès au contrôle des modes de conduite en cours de route.
En effet, on a accès à trois modes de conduite via un bouton facilement accessible. Ces modes sont : Range qui équivaut à 45 HP, Sport pour 90 HP et Wild pour la pleine puissance de 120 chevaux-vapeur. On peut également y voir la plupart des fonctions habituelles. Telle que compte-tours / tableau de bord conventionnel et beaucoup plus. La charge de la batterie, les accessoires connectés tels que les poignées et pouces chauffants, l’estimation qui nous reste en énergie et encore plus.
En conclusion
Cet essai éclair de plus ou moins cinquante kilomètres nous a permis de se faire une bonne idée de la motoneige électrique Nomad de Taïga. On remarque une motoneige de bonne conception, un bon confort lors de la conduite en sentier et une accélération rapide, vive et instantanée. L’absence du bruit d’un moteur conventionnel est frappante. Surtout à un arrêt; on se pose alors la question si elle est en marche. La motoneige électrique a-t-elle sa place en sentier? Je pourrais dire oui, mais pour de courtes distances pour le moment.
Le réseau de sentiers fédérés au Québec est de 33 000 km. Et là-dessus, 5 000 km aboutissent à des stations de recharge. La clientèle principale de Taïga est plus commerciale, comme les stations de ski, les érablières et autres commerces. L’avenir de la motoneige électrique est-il viable au Québec? Oui, mais il y a beaucoup de travail à faire. Taïga et les autres fabricants devront développer un modèle avec une plus grande autonomie, chose qui ne devrait pas tarder. L’avenir est promoteur. Eh oui, on est rendus là!
Pour finir, un gros merci à Taïga Motors ainsi qu’à Mathieu et Dominique Tremblay du Centre du Sport pour nous avoir invités pour un essai.
Sur ce, bonne balade électrifiante!
